Bourse moto de l’Abbaye de Bonne Espérance, Vellereille-les-Brayeux


La semaine dernière, on m’a gentiment glissé à l’oreille :
« Hé Quentin, tu viens à la bourse de Vellereille-les-Brayeux ? »
Question à laquelle j’ai répondu, un peu penaud : « Pardon… où ça ? »
Puis on me tend un flyer avec un magnifique 4 cylindres d’avant-guerre, exactement le genre de machines qui me fait craquer.

Je ne suis plus trop adepte des bourses moto ces derniers temps : si l’on s’y rend sans le sou, c’est le meilleur moyen de repartir frustré. Mais cette fois-ci, j’ai un objectif précis : dénicher à bon prix quelques pièces d’origine pour ma Moto Guzzi 850 T3. Il me manque notamment un ensemble filtre à air/reniflard, un tableau de bord, et une selle standard (qui donnera un aspect plus jeune que la version California).

Ce n’est pas mon but de remonter la moto full origine… mais si les bonnes pièces croisent ma route, je ne dirai pas non. Me voilà donc filant, dans le respect des limitations, avec ma 206 direction la Belgique.

Un cadre chargé d’histoire

L’abbaye de Bonne-Espérance, fondée en 1130, figure aujourd’hui parmi les joyaux historiques du Hainaut. Rebâtie et transformée au fil des siècles, elle est classée comme patrimoine immobilier exceptionnel de Wallonie.

Après la Révolution française, le site est reconverti dès 1830 en petit-séminaire, puis en école normale, avant de devenir une école primaire et secondaire (équivalent collège en France). Aujourd’hui, l’abbaye est à la fois un lieu d’enseignement, un espace culturel et un site patrimonial où l’on peut littéralement remonter neuf siècles d’histoire en quelques pas.

Quand motos et vieilles pierres se rencontrent

Le contraste est saisissant : une bourse aux pièces moto dans une abbaye du XIIᵉ siècle… improbable, et pourtant génial !

Dans les couloirs pavés de pierre, sous les arches gothiques et entre les murs séculaires, on trouve des étals remplis de guidons, réservoirs, culasses, carters et pièces d’un autre âge. Un véritable monde mécanique niché dans un décor religieux… mais aussi scolaire !

À chaque coin de mur, on aperçoit des casiers, des panneaux de salles de classe ou des affichages pour élèves. Ce mélange donne une atmosphère presque surréaliste.
Finalement, même sans intention d’acheter quoi que ce soit, l’endroit vaut la visite rien que pour l’ambiance. On a plaisir à s’y promener

Des motos, des motos, des motos… et pas chères !

Depuis quelques années, j’avais un peu perdu l’appétit pour la moto ancienne. Les prix avaient grimpé en flèche, surtout pour les petites populaires, au point que chiner une machine abordable relevait presque du miracle. Je m’étais fait à l’idée que cette époque était derrière nous.

Et pourtant… quelle surprise en arrivant à la bourse ! Très vite, je tombe sur un vieux Vespa, en règle et prêt à prendre la route, affiché à seulement 1 000 €. Plus loin, plusieurs 125 cm³ à restaurer mais proposées entre 400 et 800 €, des tarifs que je n’avais plus vus depuis longtemps. Même du côté des grosses cylindrées un peu plus modernes, il était possible de faire de très bonnes affaires. Bref, un vent de fraîcheur qui redonne envie d’aimer et de chiner la moto ancienne

Un pan d’histoire mécanique

Si la bourse était gigantesque, la zone d’exposition, elle, était beaucoup plus modeste. Pourtant, malgré sa taille réduite, elle réunissait quelques véritables pépites. La première à attirer mon regard fut une FN M67 de 1926, une icône belge. La moto semblait légèrement différente d’un modèle civil, mais aucune information n’était donnée sur les modifications visibles, comme les flasques sur les roues ou les garde-boue.

Juste à côté, une Rochet de 1900 équipée d’un moteur De Dion-Bouton racontait une autre époque : celle où certains pionniers de la moto considéraient encore qu’un deux-roues motorisé était trop dangereux, et préféraient la stabilité rassurante d’un tricycle.

Enfin, une Raleigh 500 SV type 21 de 1927 complétait ce petit alignement. Une machine élégante, tout droit venue de Nottingham, qui tranchait par son raffinement et son allure presque sculpturale.

Les Italiennes bien présentes… mais pas chez Moto Guzzi

Revenons à ma quête : trouver des pièces pour ma Guzzi.
Malheureusement, pas une seule pièce pour 850 T3, hormis des selles California, que je ne veux évidemment pas. Pourtant, l’Italie était bien représentée : du look sportif, des lignes tendues, et même une Moto Guzzi Zigolo de 100 cm³ pour les amateurs de petites cylindrées légères.

Mais rien pour moi. Décidément, ces pièces Guzzi… soit elles cassent toutes, soit elles sont tellement fiables qu’elles restent à vie sur les motos !

En conclusion

C’est un lieu idéal pour celles et ceux qui aiment flâner, admirer de belles mécaniques et voyager dans le temps. Le cadre est unique, l’ambiance presque improbable, et chaque recoin réserve son lot de découvertes.

Quant à ma chasse aux pièces Moto Guzzi, elle reste malheureusement infructueuse… mais ce n’est que partie remise !

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