La Royal-Enfield Himalayan, un OVNI dans le monde de la moto trail ?
Mondialement connue pour ses modèles à l’aspect vintage, la marque Royal Enfield met sur le marché depuis 2016 (2018 pour l’Europe), un monocylindre 4 temps de 441 cc répondant aux normes antipollution Euro 4 et tout dernièrement Euro 5.
Euro 4 ou Euro 5, peu importe, les couples et puissances des deux versions restent inchangées: Environ 25 cv à 6500 rpm et 32 Nm à 4500 rpm. On notera seulement sur la Euro 5 quelques accessoires en plus comme un GPS et la possibilité de désactiver l’ABS depuis le tableau de bord. Le moteur est refroidit par air et par huile. L’huile circule à travers un radiateur qui ne rentre pas vraiment en harmonie avec le reste de la machine. Le radiateur est fixé sur la gauche de la moto au lieu d’être centré comme sur des machines plus courantes.
Ce qui me surprend beaucoup c’est le tarif affiché: comptez au minimum 4.800 €. Vraiment pas cher pour un véhicule neuf !!!
En comparaison dans le monde de la moto-trail, vous avez la Benelli TRK 502X pour 7.000 €, la Yamaha Ténéré pour 10.000€ ou encore la BMW 1200GS pour 16.000 €.
Elles sont certes différentes, mais ont un usage commun, celui d’emmener son pilote et ses bagages sur des routes périlleuses dans les confins du monde.
Après avoir réservé mon essai sur le site Royal Enfield, j’ai rendez-vous chez Moto Service 82 à Montauban.
« Un bin bio magasin ! »
A mon arrivée, je suis accueilli par le patron, un homme très sympathique, connaisseur en belles bécanes et collectionneur de motos anciennes.
Au départ, le patron me brieffe sur la moto d’essai, une Euro 4 à la ligne d’échappement modifiée. Il me montre surtout comment grimper dessus, c’est une moto assez haute.
C’est sur sa béquille latérale, que je prends appui sur le cale-pied et enfourche la moto. En gardant un pied au sol, il n’est pas possible de monter dessus.
Une fois assis, les mains posées sur le guidon… quelles sensations !!! L’assise est confortable ce qui n’est pas étonnant étant donné l’option « selle confort » installée dessus.
Avec mes 1m75, j’ai une position redressée, parfaite pour observer ce qui se passe autour de moi.
Le démarrage est électrique, rien d’extraordinaire. En revanche, je jouis du bruit caractériel des monos Enfield, pom pom pom pom…!!!
Je l’essaye tout d’abord en campagne et ne lui trouve aucun défaut. Les vitesses étant limitées à 80/90 km/h, je n’ai pas de soucis à maintenir ces allures-là. La moto ne vibre pas et ne fait pas trop de bruit, elle ne génère donc aucune fatigue pour son pilote.
Les dos-d’ânes que l’on devrait plutôt surnommer « dos de dromadaires », en Tarn-et-Garonne, ne se font aucunement ressentir à mon grand étonnement. Les suspensions sont prévues pour du confort sur route et off-road.
Je poursuis mon investigation au centre ville de Montauban où pareil, je ne perçois aucune gêne au niveau des ralentisseurs.
Les priorités volées par les autres usagers de la route me font beaucoup apprécier les deux freins à disque hydraulique.
A très faible allure, dans les courbes, les 180 kg de la machine ne se font pas ressentir.
En comparaison des autres motos trails, la Royal Enfield Himalayan est une moto légère. Je trouve juste difficile de manœuvrer en marchant à côté. Cela est dû au centre de gravité situé plus haut que les machines dont j’ai l’habitude.
Parfaite en campagne comme en ville, je m’hasarde à prendre le périphérique mais au dessus de 100 km/h, la moto commence un peu à gueuler. Elle a dû mal à atteindre les 120 km/h. De toute façon, la notice précisait 127 km/h comme vitesse max.
Au final, on peut maintenir un bon 110 km/h mais ce n’est pas vraiment génial à cause du moteur qui pousse dans les tours. Le bruit et les vibrations me font vite quitter le périphérique.
A qui cette moto s’adresse ?!
Primo, on notera le budget. C’est la seule moto de trail à moins de 5000 € neuve. Pour trouver moins cher, ce sera une 125 mais la puissance et le couple ne seront pas au rendez-vous.
Elle ne se destine pas forcément à un public âgé, ni forcément jeune, elle s’adresse juste à des gens qui ont un style de conduite particulier. C’est à dire aux personnes qui veulent faire du tourisme en évitant les autoroutes et souhaitant emprunter des pistes tout-terrains par moments.
Et pour ceux qui auraient peur de s’ennuyer sur des axes secondaires,la légèreté de la moto et la dimension des pneus créent un sentiment de vitesse dès 80 km/h, tout en gardant au frais son pilote. Il n’y a pas de vilains bruits, pas de méchantes vibrations…juste un sentiment de vitesse et du paysage à savourer.
C’est une moto qui pourra satisfaire les grands voyageurs en quête de tour de monde. La mécanique est très simple et ne posera aucun soucis à être réparée au bord de la route. Elle dispose de suffisamment de couple pour vous faire gravir monts et montagnes. J’ai eu quelques retours intéressant sur Facebook. En cas de pépins par exemple, il est plus facile de soulever une Himalayan qu’une 1200 GS et ses 240 kg.
Elle pourra aussi satisfaire la personne en quête d’une moto utilitaire puisque elle est légère, très à l’aise en ville et ses bagages ont une grande capacité d’emport.
On remarquera aussi la simplicité de la machine, le poste de pilotage ne ressemble pas à celui d’un Airbus A320. Royal Enfield nous satisfait d’une boussole (remplacé par un GPS sur la EURO 5) et d’un cadran de température d’eau situé sur le moteur. Un petit plus sera à préciser sur la EURO 5, c’est la possibilité de désactiver l’ABS depuis le tableau de bord, une fonction qui devrait s’avérer très utile en off-road.
Elle peinera juste dans les hautes vitesses, elle ne sera donc pas faite pour un Paris-Marseille à vive allure mais en empruntant les départementales, ce sera un vrai régal !